Depuis plusieurs années, notre préoccupation demeure l’envol et l’autonomie des jeunes que nous accompagnons. Si le bac apporte un niveau d’étude évident, les universités sont aujourd’hui dans l’incapacité de répondre aux voeux des jeunes bacheliers. Ainsi, Anne-Marie de Ziguinchor, mention au bac, qui voulait être sage-femme se retrouve en histoiregéographie à l’université Anta Diop de Dakar,
laquelle a été saccagée lors des manifestations de juin. Fermée depuis, tous les
étudiants passent en décembre et janvier leurs examens avec une rentrée universitaire prévue pour février au mieux…
Le bac n’est donc pas la panacée. Nous incitons ainsi les jeunes en 3e et 2e à développer une réflexion sérieuse sur leur devenir. Nous les obligeons dorénavant à se rendre dans les centres d’orientations locaux pour s’entretenir avec des psychologues qui pourront les conseiller. Nous avons rencontré ces psychologues, ils sont très compétents, mais regrettent eux-mêmes d’avoir très peu de visites de ces jeunes pourtant trop souvent incapables de se projeter sur l’avenir. Le Gouvernement vient de fixer à 30 % le nombre d’élèves devant intégrer des centres de formation professionnelle. Challenge compliqué à tenir dans un pays de 16 millions d’habitants parmi les plus jeunes du monde (70 % de la population a moins de 30 ans). Le souci est que ces établissements sont très insuffisants et trop souvent aux mains du privé. Nous avons néanmoins de belles réussites chez les jeunes que nous accompagnons dans des formations professionnelles (cf Raymond ci-dessous), c’est pourquoi notre objectif est d’accentuer cette prise de conscience chez les jeunes.
Par ailleurs, nous continuons sur les 2 sites à surveiller la vue et l’audition des jeunes. Ainsi, depuis le début de l’année, des rendez-vous à l’hôpital que nous avons initiés ont permis la délivrance de 6 paires de lunettes.
A Ziguinchor, nous mettons en place un partenariat avec l’association Kullimaarro avec qui nous avons des relations depuis plusieurs années. Depuis la rentrée, nous accompagnons la reprise d’étude en centre de formation qualifiante de 2 jeunes filles de 15 et 18 ans devenues maman, conséquences de viols. Rappelons qu’au Sénégal l’IVG est interdite par la loi excepté lorsque la vie de la jeune femme est en danger.
Nous tenons à remercier nos relais, Serge Mingou à Ziguinchor et Abdourhamane Konaté à Guédiawaye, sans oublier Wally N’Dour, directeur de l’école Imam Assane Cissé, pour leur accompagnement sans relâche.