La rentrée scolaire a été repoussée de 5 semaines, au 12 novembre par mesure de protection sanitaire.

Toutefois, le Sénégal semble bien maîtriser la pandémie, même s’il faut rester prudent. Contrairement à l’Europe, le taux de positivité décroît de manière significative depuis plusieurs mois. A mi-novembre, seuls 48 malades étaient en traitement, dont 4 en réanimation. Un récent message de Soeur Béatrice LEVEQUE, infirmière-puéricultrice et directrice du poste de santé de Lyndiane à Ziguinchor, avec qui nous coopérons depuis plusieurs années, est à ce sujet instructif : « Pour ce qui est de la Covid, elle tend à nous abandonner…

A l’heure d’aujourd’hui, le nombre de cas dépistés est faible. Plusieurs thèses sont évoquées pour expliquer la manière dont l’Afrique est épargnée : que la population est jeune, que nous vivons beaucoup dehors. Un infectiologue de Dakar défend quant à lui la thèse que nous sommes habitués à cotoyer des virus un peu de la même famille et qu’en plus nous avons pu circuler beaucoup plus tôt et que les gestes barrières sont peu respectés. Ainsi, nous aurions atteint une immunité collective.

Mais si la Covid nous laisse tranquille, nous avons des maladies en pagaille : paludisme, grippe et autres arbovirus un peu bizarre… ».Cette rentrée scolaire concerne 93 enfants dont 11 nouveaux, que nous choisissons toujours, en relation avec nos relais, en fonction de la vulnérabilité de situations familiales souvent dramatiques. La répartition reste stable entre Guédiawaye-Dakar et Ziguinchor avec respectivement 30 et 63 enfants et toujours une large majorité de jeunes filles (supérieur à 60%).La situation sanitaire ne nous a pas permis d’effectuer notre mission principale en mai comme celle de cette rentrée. Mais, grâce à la mission de rentrée de novembre 2019, tous les enfants accompagnés au cours de l’année scolaire écoulée ont pu être individuellement suivis. Nous souhaitons bien sûr qu’une mission puisse être organisée avant l’été prochain.Mais nous avons de précieux relais qui nous permettent de sauvegarder le lien avec les enfants et leurs familles. Nous communiquons aujourd’hui avec eux très facilement par courriel mais surtout WhatsApp.

Un grand merci à Serge MINGOU, directeur d’école à Ziguinchor, à notre fidèle Abdourhamane KONATE à Dakar et à Abass Wally NDOUR, directeur de l’établissement Imam Cissé de Guédiawaye. Nous pouvons entendre sur RFI ce dernier régulièrement : coordinateur national du collectif des écoles privées, il est souvent interviewé sur la thématique de l’enseignement. Car il faut connaître un chiffre surprenant : du fait du manque d’investissement ancien et durable du gouvernement sénégalais en matière d’enseignement et d’éducation, les écoles et collèges privés, avec le temps, ont opportunément suppléé à cette carence. Ce sont aujourd’hui 42% des enfants qui sont scolarisés dans le privé ! Soit 1.500.000 jeunes à travers 2.835 écoles. Or, sur mille milliards de CFA investis par le gouvernement dans le cadre de la Covid, 1 seul milliard a été distribué aux écoles privées soit seulement 10% de ce qui aurait été nécessaire pour régler les salaires des 20.000 enseignants. Conséquence dramatique : les familles retirent aujourd’hui leurs enfants des écoles…Plus que jamais Double Horizon a sa raison d’être ! Merci à vous, donateurs, qui nous y aidez.

François Hanet

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