La pandémie de coronavirus a provoqué « la récession économique la plus grave jamais observée depuis près d’un siècle » selon l’OCDE.

Le Laos subit lui aussi de plein fouet les conséquences de cette crise, alors même qu’il est peu touché et peu exposé. Un « effet papillon » qui met un frein au développement du pays. Mais le Laos dispose d’atouts pour surmonter cette épreuve et l’éducation sera la clef.

Effet papillon, car le Laos a remarquablement géré la crise sanitaire, mais se retrouve encore aujourd’hui fermé et vit en quasi-autarcie. Pourtant limitrophe de la Chine, le Laos risquait gros avec une exposition maximale du fait de leur relation bilatérale : travailleurs et touristes chinois nombreux, grands chantiers en cours coordonnés par des entreprises Chinoises (centrales hydrauliques, construction de la première voie ferrée dans le pays, etc). Mais grâce à des mesures fortes et une discipline exemplaire de la population, seules 25 personnes ont été détectées positives au Covid-19 et aucun décès n’est à déplorer. Ces résultats ont été unanimement reconnus. L’organisme américain CDC (Center for Disease Control of Prevention) place le Laos dans une liste de 13 pays au risque très faible face au Covid-19. Aujourd’hui, les frontières restent quasi-fermées. Hôtels et restaurants n’ont pas retrouvé les touristes. Et Double Horizon ne se rendra pas sur place en mission comme chaque fin année.

Mais heureusement, les écoles ont pu rouvrir normalement. Alors que les déplacements entre les provinces étaient interdits, nos relais locaux ont pu mener à bien nos projets : ils habitent dans le district de Champassak, à côté de nos projets et ont pu suivre les travaux sans discontinu. Ainsi à Ban Thomcham, nous avions monté un projet lors de notre passage en novembre 2019. Ce village se situe à environ 20 km de Champassak et est composé de 112 familles. L’école était insalubre et nous nous demandions comment les enfants pouvaient suivre leur scolarité sereinement, notamment à la saison des pluies ? Le projet a été monté avec les autorités du village, la communauté éducative, Khem notre relais architecte et Thao notre relais éducation pour construire un nouveau bâtiment : 2 classes sur le même terrain avec des charpentes métalliques et une couverture en fibrociment.

Depuis quelques semaines, les primaires de P2 et P3 (2nde et 3ème année de primaire) occupent une salle et ceux de P4 et P5 la seconde. Les P1 sont restés pour l’instant dans l’ancien bâtiment. La majorité peut ainsi étudier dans de meilleures conditions.

Second projet différent à quelques kilomètres dans le village de Ban Donekoy, là où nous avions installé une fontaine l’année dernière. Ce village est à l’écart de la route principale via une piste de 8 km difficilement praticable. Le village est composé de 143 familles. Celles-ci vivent essentiellement de la rizière et de l’élevage de volailles. Chaque année, les rizières sont inondées privant 45 familles de ressources. Notre objectif était d’améliorer l’éducation et de développer l’accès à la culture, en donnant plus de moyens aux professeurs avec la construction d’une bibliothèque.

Le chantier est maintenant achevé. 2 professeurs ont été désignés comme responsables, mais l’ouverture devra attendre l’ouverture des frontières et le passage de notre relais Thao, bloqué en France, qui achètera les livres et les fournitures périscolaires.

Enfin sur Vientiane, à l’école de Xang Khoo, nous continuons le parrainage d’une quinzaine d’enfants grâce au suivi rigoureux de notre relais Kham : une dotation leur permettant d’aller à l’école dans de meilleures conditions matérielles. La pandémie n’a ainsi ni ralenti nos projets ni cassé notre enthousiasme à améliorer, à notre échelle, l’éducation d’enfants en soif d’apprentissage.

Ceci grâce à votre fidélité.

Par Benoît Dutartre

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