Eau, tu es la source de toute chose et de toute existence…

Ce proverbe asiatique pourrait être un résumé de notre ambition en cette année 2019. Présent depuis 2011 au Laos, Double Horizon a jusqu’alors majoritairement consacré ses efforts sur la construction de classes et de bibliothèques. Au fil des années, nos actions se sont affinées avec le parrainage d’enfants issus de familles en forte difficulté ou la formation de professeurs à la gestion et l’animation de bibliothèques.

Pour autant, la prévalence de la malnutrition est forte, chez les enfants aussi bien que chez les adultes. Près d’un tiers des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de retards de croissance, qui se traduisent par une mauvaise santé, des retards de développement et de mauvais résultats scolaires. Tout cela maintient les communautés villageoises dans la pauvreté.

Une étude a ainsi montré que la productivité d’un enfant né au Laos aujourd’hui n’est que de 45 % en raison d’une éducation inachevée et d’une mauvaise santé. Nous voyons bien en ce chiffre les conséquences d’une mauvaise alimentation sur le niveau scolaire. Si tous les enfants des pays à faible revenu quittaient l’école avec les compétences de base en alphabétisme, 171 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté, soit l’équivalent d’une baisse de 12 % de la pauvreté mondiale (Unesco, 2014).

Double Horizon est et restera une association dont la vocation est d’aider à la scolarisation des enfants de pays en voie de développement. Mais notre rôle est aussi que cette scolarisation soit source d’épanouissement pour l’enfant, qu’elle puisse offrir un tremplin vers un avenir meilleur, qu’elle casse les codes du déterminisme social. Nous n’allons pas nous transformer en ONG santé. Pour autant, notre mission est de créer un contexte favorable à un apprentissage réussi. Ainsi au Sénégal, les actions de soins ont permis à de nombreux enfants d’améliorer leur attention en classe.

Au Laos, nous avons commencé cette année à réfléchir à l’alimentation après avoir constaté avec nos relais locaux une attention faible l’après midi du fait d’une alimentation quasi inexistante au déjeuner.

Le riz gluant représente la principale denrée alimentaire au Laos. Il est souvent accompagné de portions réduites de légumes et de viandes ou poissons. Mais les villageois vivent souvent sans eau salubre et dans des conditions précaires.
Nous avons donc imaginé une solution d’économie circulaire au cœur de l’école dans des villages du sud près de Champassak. En novembre, nous avons ainsi installé 2 fontaines à eau potable Safe Water Cube au cœur des écoles pour permettre de fournir gratuitement de l’eau saine aux enfants, mais aussi d’auto-financer la cantine scolaire pour le déjeuner.

Cela permettra aux d’enfants d’avoir au moins un repas complet par jour et de veiller à leur bonne hydratation. L’eau traitée, sans apport chimique, permet de stopper tous les virus et les bactéries à l’origine des maladies diarrhéiques, choléra, dysenteries et hépatites sans détruire les minéraux contenus dans l’eau.

Le projet s’accompagne de la production par les enfants laotiens d’une pièce de théâtre, « La Malédiction des Gnouilles », sur les thèmes de l’eau, de la santé, du respect d’autrui et du lien social. Un moment d’émotion, joué le jour de l’installation de l’eau « magique » dans les villages.

L’eau est ainsi bien la source de toute chose et de toute existence.

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